NOUVEAUTE DECEMBRE 2020

L’écume de mai est un phénomène de bord de mer, qui apparaît souvent au printemps. C’est une formation accrue d’écume, dont une partie peut s’envoler en direction des terres, portée par le vent.
Cette écume, cette empreinte de mer, est le produit du bouillonnement interne de la mer, et des circonstances environnantes.

A travers cette image des bords de mer, Christofer Bjurström évoque tout ce qui va construire notre singularité et dont seule l’écume est accessible, tout l’environnement passé et présent qui interagit avec notre présence au monde.

« C’est tout ce que nous aurions voulu faire et n’avons pas fait,
Ce qui a voulu prendre la parole et n’a pas trouvé les mots qu’il fallait,
Tout ce qui nous a quittés sans rien nous dire de son secret,
Ce que nous pouvons toucher et même creuser par le fer sans jamais l’atteindre,
Ce qui est devenu vagues et encore vagues parce qu’il se cherche sans se trouver,
Ce qui est devenu écume pour ne pas mourir tout à fait,
Ce qui est devenu sillage de quelques secondes par goût fondamental de l’éternel,
Ce qui avance dans les profondeurs et ne montera jamais à la surface,
Ce qui avance à la surface et redoute les profondeurs,
Tout cela et bien plus encore,
La mer. » (Jules Supervielle / Oublieuse Mémoire)

Le thème fondamental de cet album est une exploration de l’empreinte, du vestige, de la trace, un questionnement autour de nos paysages intérieurs, de la singularité de leur construction .

Au départ de ce voyage intime se trouvent neuf poèmes qui ont été en quelque sorte les « facteurs déclenchant » des morceaux qui constituent cet album.
Poèmes de Jules Supervielle, Abdellatif Laâbi, Claude Roy, Bo Carpelan, Emily Dickinson, Sylvia Plath et Raymond Carver.

Un concert-spectacle du même nom « augmente » la résonance entre musique et poèmes en la doublant d’une résonance avec un univers visuel qui accompagnera l’auditeur dans ce voyage. »

Ce qu’en dit la presse

Dans Écume de mai, nouvel album solo, [Christofer Bjurström] prouve une fois encore son talent de conteur, aux contours nets et sans emphase, au cœur de l’émotion même bizarre ou déplaisante, car la vie d’un musicien n’est pas un long fleuve tranquille. C’est d’ailleurs depuis le cœur d’un printemps 2020 confiné que le pianiste nous adresse ses réflexions musicales teintées de doute et d’humour.C’est la force de ce disque qui, bien que narratif et hautement littéraire, tient davantage du modernisme que du romantisme. Cette Écume semble née une envie d’en découdre avec l’inconfort, d’une ode à la bizarrerie, d’un hymne à l’incertitude. C’est elle la muse de la création artistique, contrairement à l’overdose de précaution, de réserves et de mesures dont nous gave l’époque. C’est bien de l’amertume de l’écume remontant à la surface qu’il est question ici. Aussi, rappelons-nous que « Le principe de précaution nous prive des belles émotions que procure l’incertitude » (Grégoire Lacroix) et plongeons dans ces ondulations qui offrent une forte résonance en cet hiver 20-21. La mélancolie y est simplement exquise.
Anne Yven, Citizen Jazz, janvier 2021 (lire l’article en entier)
Participation à des grands ensembles, duos subtils, spectacles de ciné-concert, prestations en solo hors pair et production régulière de CD inspirés. Finistérien de longue date, le discret pianiste Christofer Bjurström ne fait pas de bruit, mais, et c’est beaucoup mieux, il joue de la musique de haut vol. Une nouvelle preuve avec cet « Écume de mai » très délicat, enregistré l’an passé et nourri par la fréquentation de la poésie d’Emily Dickinson, Jules Supervielle, Raymond Carver ou Abdellatif Laâbi. Pas de grandes orgues tape-à-l’oreille ici (ce n’est pas le genre du bonhomme), mais l’écoulement d’un ruisseau d’émotion et de sensations, volontiers introspectif.
Ceux qui aiment les traversées de la musique en solitaire, façon Keith Jarrett ou Stéphan Oliva, adoreront cet album magnifique que l’on doit aussi écouter comme une ode au piano, offrande et gratitude mêlés. La qualité de l’enregistrement (Sami Bouvet au Studio de Meudon) sert à merveille les notes tantôt graves et profondes, tantôt cristallines et lustrales. Une vraie réussite.

Le Télégramme, 14 janvier 2021..
Une jolie surprise….. (lire l’article ) (lien vers l’émission)
Alex Dutilh, dans l’émission Open Jazz, France Musique, le 14 décembre 2020
……Un bel univers aux notes envolées du clavier et aux percussions diverses du cordier.
Alain Lambert, Musicologie.org, 11 décembre 2020 (lire l’article en entier)
…..aller chercher au fond de soi même les souvenirs de nos recherches, de nos émotions, … les retrouver à l’état brut sans céder à l’exubérance. Que celles ci soient déclenchées par une série de neuf poèmes prouve pour nous l’adéquation entre le rythme, la prosodie d’un texte et son rendu musical ici empli de subtilités. Servi par une excellente prise de son et pour qui veut bien ouvrir son esprit nous voyagerons d’un debussysme, d’un africanisme à un monkisme (2nd plage de l’album rappelant San Francisco Holiday, est ce un hasard ?) ou au gré de vos humeurs et de votre imagination vers les paysages intérieurs qui viendront à votre esprit.
Pierre Gros, Culture Jazz, Décembre 2020 (lire l’article en entier)
Christofer Bjurström parvient à produire une musique à la fois résistante et liquide, avec des formes qui naissent et s’évanouissent, en une plongée dans les tréfonds de l’intime. Notes en pluie serrée et persistante, ou qui perlent et rebondissent un un friselis moutonnant, martèlement audacieux du clavier ou bruit sourd dans les bois et cordes quand le piano est préparé, superpositions d’accords et de brisures rythmiques composent un chant jamais plaintif mais lucide, une mélodie souvent heurtée, des tressaillements qui remontent avec le souffle du temps. Avec l’appréhension d’un certain vide qui devient silence, dans une tonalité volontairement grave, s’inscrivent pauses, ruptures, blancs. Un rythme souvent insistant, obsessionnel parcourt ses solos qui racontent presque toujours une histoire. Surgissent aussi des mélodies plus fluides, impressionnistes, des élans lumineux réparant les horizons éclatés, qui ramènent vers des rivages connus, avec l’espérance.
Ainsi écoutons nous ce piano en archipel, singulier pluriel qui sait accompagner les images d’un film qui se projette dans notre imaginaire.
Sophie Chambon, Les Dernières Nouvelles du Jazz, décembre 2020 (lire l’article en entier)
Et, ce qui est sans doute le plus remarquable dans la musique de Christofer Bjurström c’est ce que l’on pourrait appeler son « travail ». Peut-on dire qu’il joue du piano lorsqu’il fait entendre les sifflements du vent qui, balayant la mer, soulève l’écume pour l’amener jusque sur nos pas ?Même si le jeu n’est qu’une manière de dire ce que le musicien arrache au silence avec son instrument, il y a ici une sorte de mise en œuvre, pas si nouvelle il est vrai puisqu’on a bien vu au moins depuis les années soixante du siècle précédent, de ces pianistes qui, de leurs seuls doigts ou bien armés d’instruments in-identifiables plongeaient soudain dans le corps du piano pour y faire on ne savait trop quoi mais que l’on entendait avec surprise, avec effroi parfois, avec plaisir et un intérêt nouveau souvent. Bjurström pratique sans doute dans cet esprit des techniques similaires mais, contrairement à ses prédécesseurs, ce qu’on appellera donc son « travail », n’a pas tout à fait la même place, désormais plus discrète, comme intériorisée alors qu’elle n’était que la cause ou le reflet peut-être d’une extériorisation qui, précisément se voulait telle et qui ici n’a pas vraiment sa place.
La musique de cette belle « écume de mai » est à écouter comme une suite de méditations, là où celles-ci ne sont pas un écart du monde, mais le chemin vers la juste place que chacun vaut, mérite, recherche, face à ce qui l’entoure.

Michel Arcens, Notes de Jazz, Décembre 2020 (lire l’article en entier)
….Un album inhabituel pour l’auditeur que je suis, mais je vous avoue que je viens de faire une formidable découverte qui vaut le détour! Si ouverture d’esprit et imaginaire répondent à l’appel, vous trouverez cet opus de Jazz tout simplement magnifique! Un très grand coup de coeur!
Dominique Boulay PARIS-MOVE & Blues Magazine (Fr), Novembre 2020 (lire l’article en entier)

Le livret de l’album est téléchargeable ci-dessous